La réforme du Plan Comptable Général 2025

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Plan Comptable Général 2025 : ce que les dirigeants de TPE et PME doivent savoir.

À partir du 1er janvier 2025, toutes les entreprises appliquant le Plan Comptable Général (PCG) devront adopter ses nouvelles règles. Cette réforme majeure vise à moderniser la comptabilité française, mais elle aura aussi des impacts directs sur la fiscalité, la participation, et les outils de gestion des entreprises.

Dans cet article, nous vous expliquons ce qui change concrètement, pourquoi cela compte, et comment s’y préparer efficacement.

Pourquoi une réforme du PCG ?

Le PCG 2025 a trois grands objectifs :

  1. Simplifier et clarifier les règles comptables françaises.
  2. Rapprocher la comptabilité de la réalité économique, notamment en limitant les « artifices » comptables.
  3. Adapter le référentiel aux nouveaux enjeux technologiques, comme la digitalisation et l’automatisation des écritures.

Cette réforme concerne toutes les entreprises : artisans, commerçants, PME, ETI, associations…

Et elle s’appliquera aux exercices ouverts à partir du 1er janvier 2025.

 

1. Le résultat exceptionnel, bientôt l’exception

Jusqu’à présent, le résultat exceptionnel servait souvent de “fourre-tout” comptable. On y trouvait aussi bien des cessions d’actifs que des pénalités ou des provisions.

Jusqu’à présent, le résultat exceptionnel servait souvent de “fourre-tout” comptable. On y trouvait aussi bien des cessions d’actifs que des pénalités ou des provisions.

Ce qui change

À partir de 2025, le résultat exceptionnel sera réservé uniquement aux événements rares et majeurs :

✅ catastrophe naturelle détruisant un site,

✅ cyberattaque paralysant l’activité,

✅ expropriation,

✅ restructuration imposée par décision réglementaire.

Toutes les autres opérations – cessions d’immobilisations, indemnités, provisions, pénalités – seront désormais intégrées dans le résultat d’exploitation ou financier.

Vous vendez une machine pour 10 000 €.
Avant 2025 : le gain ou la perte allait dans le résultat exceptionnel.
Après 2025 : cette cession fera partie du résultat d’exploitation, car elle s’inscrit dans l’activité normale de l’entreprise.

Conséquence : cela modifiera les marges, les ratios et les bases fiscales (IS, CVAE, participation).

2. Fin des transferts de charges

Les comptes 791, 796 et 797, souvent utilisés pour “neutraliser” certaines charges, disparaissent.

Ce que cela implique

Vous ne pourrez plus “annuler” une dépense via un transfert de charges.
Les opérations devront être reclassées :

👉 Refacturation à un client ou à une filiale → compte 708 “produits des activités annexes”

👉 IJSS perçues en cas de subrogation → intégrées directement dans les charges de personnel (6419)

👉 Refacturation de frais → compte 758 “autres produits d’exploitation”

Vous refacturez à votre filiale les frais de déplacement d’un salarié :

  • Avant : transfert de charge (compte 791)
  • Après : produit d’exploitation (compte 708)

Cela rendra la lecture du compte de résultat plus claire, mais demandera une adaptation des logiciels comptables et des schémas d’écriture.

3. Subventions : de l’exceptionnel à l’exploitation

Les subventions d’investissement ne seront plus comptabilisées en exceptionnel,  mais dans le résultat d’exploitation :

  • soit immédiatement,
  • soit étalées sur la durée d’utilisation du bien.

Vous recevez une subvention pour financer une machine :

  • Avant : produit exceptionnel.
  • Après : produit d’exploitation réparti sur la durée d’amortissement de la machine.

Cela permettra une meilleure correspondance entre financement et utilisation du bien, mais modifiera les indicateurs de rentabilité et la base de calcul de certaines taxes.

4. Des impacts fiscaux à anticiper

Participation des salariés

Comme les cessions d’actifs ou subventions seront désormais incluses dans le résultat d’exploitation, la valeur ajoutée utilisée pour calculer la participation changera.

Exemple : une indemnité d’assurance de 15 000 € pour un sinistre mineur.
Avant : exclue du calcul.
Après : intégrée → cela augmente la valeur ajoutée et réduit la participation à verser.

CVAE

La base de la CVAE sera elle aussi affectée.
Les produits de cession et subventions intégrés à l’exploitation augmenteront le chiffre d’affaires de référence et la valeur ajoutée, donc potentiellement la taxe due.

Prix de transfert

Les entreprises en groupe devront revoir leurs méthodes de calcul et documentation pour garantir la cohérence entre comptabilité et fiscalité.

5. Les actions à mettre en place dès maintenant

Pour éviter les mauvaises surprises en 2025, il est
essentiel de préparer la transition dès maintenant :

  1. Cartographier les impacts
    Identifiez les postes sensibles (cessions, subventions, transferts de charges…).
  2. Former vos équipes
    Vos comptables, contrôleurs de gestion et fiscalistes doivent maîtriser les nouvelles règles.
  3. Mettre à jour vos outils
    Paramétrez vos logiciels comptables, de gestion et de liasses fiscales.
  4. Revoir les conventions internes
    Vérifiez les accords de participation, d’intéressement et les contrats intragroupe.
  5. Faire une simulation
    Réalisez une double clôture test sur 2024 pour mesurer les écarts et ajuster vos pratiques.

En résumé : une réforme à la fois technique et stratégique

Le PCG 2025 n’est pas qu’une mise à jour technique. C’est une refonte de la présentation du résultat qui influencera :

  • la lecture financière de votre entreprise,
  • les bases fiscales,
  • et même la perception de la performance par vos partenaires.

Bien préparée, cette réforme peut être l’occasion de fiabiliser vos chiffres, d’améliorer votre pilotage et de renforcer la cohérence entre comptabilité, fiscalité et gestion.

A retenir

Le PCG 2025 s’applique à tous.
Les comptes 791/796/797 disparaissent.
Le résultat exceptionnel devient vraiment exceptionnel.
Les subventions passent en exploitation.
La participation et la CVAE seront impactées.
Préparez-vous dès maintenant pour éviter toute mauvaise surprise.

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